La fin de la guerre apporte avec elle ses joies, mais aussi ses tristes nouvelles ; les amis qui ne reviendront pas et l’Union Motor qui paie à nouveau un tribut particulièrement lourd.

« Ainsi le vieux président fondateur, Louis Galloy, s’est éteint. Mais aussi le Président, Jean Rops est mort en captivité. Il venait d’apprendre la capitulation… ! La guerre allait finir et… dans un dernier bombardement, il est tué d’un éclat d’obus alors qu’il portait secours à un civil allemand blessé… le 5 avril 1945.


C’est aussi le décès du Secrétaire Léon Colin, survenu à Lubeck (Allemagne), en mai 1945. Léon, le poète, l’écrivain, dont la plume était célébrée partout et qui avait tant su animer Mettet et son circuit…

L’Union Motor fera célébrer un service religieux, en novembre, à la Mémoire de ses Président et Secrétaire, auquel plus de 2.000 personnes assisteront.

Le Club a perdu ses dirigeants.

Qui donc va ranimer la flamme du Circuit, reprendre le flambeau de l’organisation, continuer à développer le circuit pour y faire courir les meilleurs pilotes du monde ? Jules Tacheny.

Il était pilote. Et maintenant, le voilà Président, car ce qui lui tient à cœur par-dessus tout, c’est Mettet, son village, son Club et son Circuit. Et en même temps, le voilà aussi promu Administrateur de la « Fédération Motocycliste Belge ».

La presse écrit :

« Son sens de l’organisation, son esprit de combativité, son désir de défendre les intérêts du sport, ses connaissances techniques, et surtout ses antécédents lui ont valu cette promotion. Il a droit à toutes nos félicitations. Puisse-t-il, aidé par cette accession et secondé par des organisateurs locaux, ramener chez nous les grandes manifestations sportives de jadis et faire de Mettet un centre de rencontres des champions belges et étrangers. »


A Mettet… son activité va se déployer progressivement et prodigieusement… Le voilà parti à la conquête de membres et il entraîne à sa suite 280 motocyclistes…


L’UNION MOTOR ENTRE SAMBRE ET MEUSE EST SAUVEE.

Monsieur Lenoble, secrétaire de la F.M.B. écrira au nouveau Président :

« Je suis heureux d’apprendre que par votre initiative, le valeureux club de l’U.M.E.S.M. ne périra pas. Certes, vous avez perdu beaucoup en perdant votre Président et surtout votre admirable Secrétaire Léon Colin. Vous ne devez certes pas abandonner votre populaire Grand Prix, et tout me fait croire qu’il revivra chez vous, avec vous, des heures glorieuses. »

Monsieur Pierre Rops, frère de Jacques, de Philippe et de Jean écrit au nouveau Président :

« Les noms de mes trois frères, ainsi que celui de Léon Colin, resteront l’image à jamais vivante de la lutte ardente, aux débuts héroïques du sport motocycliste, jusqu’à la conquête totale des foules et le renom mondial de notre épreuve annuelle dans l’apogée du succès le plus complet.

Si mes frères et Léon Colin furent en quelque sorte le cerveau actif de cette belle équipe, vous, Jules, vous avez été durant les longues et glorieuses années, le soldat toujours sur la brèche, prêchant par l’exemple et l’audace en héros parmi les meilleurs de cette troupe d’élite que furent les coureurs professionnels belges. A vous revint l’honneur de faire flotter si souvent le drapeau de l’Union Motor au mât de la victoire.

L’Union Motor, grandie dans l’épreuve, va repartir vers un avenir qui promet d’être brillant. »