Le temps est frais, mais les deux hommes sont déterminés. Ils ont confiance... A 7 h 1/4 du matin, Milhoux lance la 350... Deux heures plus tard, le corps figé
dêtre resté cramponné en position couchée dans le froid glacial du petit matin,
il rentre au stand pour le relais, mais les pneus doivent déjà être remplacés. Les changements de roues se font en un éclair pendant que Van Hout surveille attentivement le remplissage du réservoir. Tacheny repart pendant que Milhoux dit que la moto prend bien ses tours jusqu'en 8e, soit plus de 200 km/h.
Ainsi, les pilotes se relayent au rythme de l'usure des pneus jusqu'à la tombée du jour vers 17 heures. Avant de laisser repartir Milhoux, on monte dare dare un phare raccordé à une batterie. Deux tours après son départ, Milhoux passe sans lumière : une des cosses de la batterie n'a pas résisté aux terribles vibrations du moteur surpuissant. Le circuit est heureusement bordé de balises au pétrole mais les trajectoires sont cependant difficiles à retrouver.
A 6 heures, c'est un Milhoux complètement engourdi par la fatigue et le froid qui rentre au stand. Ses lunettes et le devant de son overall sont ensanglantés...
Tout le monde s'interroge mais on ne s'interrompt pas et
Tacheny reprend le départ pour le dernier relais sans explication. Après quelques tours, ses lunettes deviennent de plus en plus opaques ce qui, ajouté à l'obscurité, ne facilite pas les choses!
Bien qu'inquiet Tacheny augmente l'allure comme l'y invite l'ingénieur Van Hout. Il s'agit de finir en beauté.
Lorsqu'à 19h15 précises, Tacheny rentre au stand, son pneu arrière est usé jusqu'à la corde. On distingue même la chambre à air au travers des fils.
Le sang ? Tacheny en était aussi couvert et il provenait d'un gros lièvre que Milhoux avait décapité lors d'un de ses passages dans le bois... La bête avait perdu tout son sang juste dans la trajectoire des deux pilotes.